Le Journal d'un fou
Théâtre tragi-comique

Interprétation et mise en scène Sébastien Magère
création 2025
Tout public à partir de 12 ans et scolaires
En salle et en extérieur
LE SUJET
"Un petit fonctionnaire : Auxence Ivanovitch, menant une vie morne, triste et vide, va un jour croiser le regard de la fille du directeur et s'en éprendre. Dés lors il sombrera dans la folie.
A travers le parcours halluciné de ce pauvre homme qui perd pied, on assiste au combat de l'imagination face à la souffrance quotidienne. Dans une atmosphère irréelle, tragique et burlesque, un pauvre bougre manipule un miroir réfléchissant la condition humaine, à l'orée de la chute, à la merci de la folie."
Le choix de ce classique
Cette nouvelle de Gogol écrite en 1835, rencontre un formidable succès, faisant de Gogol un grand auteur dramatique. Mais, paradoxalement, là est le drame de Nicolas Gogol, dont l’unique ambition était de devenir un écrivain comique.
La nouvelle Le Journal d’un Fou, étrange et captivante dévoile tout son talent contestataire et satirique, tout en accolant définitivement son nom au genre fantastique.
Le personnage central est de ces êtres que l’on croise partout, de ceux que l’on aperçoit parfois en se regardant, un exclu qui, pour ne pas succomber à la réalité, l’adapte et la sublime en ses propres rêves.
La folie lucide de cet anti-héros est d’autant plus touchante et bouleversante qu’elle fait appel à des sentiments connus de tous, tels que l’amour et le sentiment de rejet par les autres.
Gogol s’impliquant lui-même avec son lecteur, au point de faire du Journal d’un fou son seul récit à la première personne.
A ce titre, le récit est étrangement prémonitoire, lorsque l’on songe à l’état mental de Gogol à la fin de sa vie.
Nouvelle psychologique, c’est l’ombre de son auteur qui plane sur ce texte, la baignant dans une étrange atmosphère irréelle, tragique, et parfois drôle dans le désespoir qu’elle dégage.
Le Camelot Théâtre, dont le travail s’oriente sur le texte, le jeu masqué, l’absurde et le burlesque
s’est emparé naturellement de ce classique, offrant un chantier magnifique pour un seul-en-scène.
Si le personnage central est bien seul, une foule de créatures tournoie autour de ce petit homme, nécessitant une riche palette d’interprétations et d’évolutions d’états émotionnels, ce qui relève d’un vrai défi.
Au fur et mesure des lectures et des mises en jeu des situations, le burlesque s’est ainsi confortablement installé dans cette fable tragi-comique.
L’aspect universel de cet archétype, fonctionnaire névrosé dans une vie réglée et figée offre à la Mise en scène de vrais situations de tragédie, la comédie, le théâtre d’objets et le Clown.
Jouer Le Fou exige une authenticité et une démesure, c’est une main tendue vers l’altérité, celle du comédien, mais évidemment un miroir réfléchissant celle du public.
Dans ce voyage, du semblant équilibre d’une vie rangée à l’internement, Auxence Ivanovitch laisse voir la fragilité de l’Homme englué dans ses absurdes contraintes, ce drôle de Sisyphe réussit tout de même à faire un pied de nez à cet ennui indéboulonnable, ses rêves extravagants le mettront à l’abri d’une lucide tristesse et d’une résignation définitive.
Interné, Le Fou vivra ses rêves.